Commémorer l’Armistice de 1918 avec dignité, c’est en tirer des leçons

Commémorer l’Armistice de 1918 avec dignité, c’est en tirer des leçons

Mon arrière grand-père a participé à la Première Guerre mondiale. Pas pour défendre notre belle démocratie ni pour le glorieux castor canadien. Mais pour avoir un emploi comme chauffeur de train. Il a miraculeusement survécu à l’une des premières attaques chimiques. Si j’en crois la légende familiale, si une brave infirmière ne l’avait pas sortie d’un tas de cadavres, je ne pourrais pas raconter son histoire aujourd’hui.

Les honnêtes gens qui sont allés combattre outremer ont participé pour toutes sortes de raison. Ce n’est pas à moi de juger si elles étaient bonnes ou pas.

J’apprend aujourd’hui que Radio X compte faire une émission hommage sur l’Armistice, la date anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale le 11 novembre 1918.

Les bras me tombent. On parle d’une radio appuyant la torture, la peine de mort, propose des entraves à nos droits et libertés et milite constamment pour miner la démocratie?

Les belliqueux s’en allant célébrer la paix.

Dans la seule bataille de la Somme, vingt mille soldats britanniques meurent en un seul jour. Vingt mille soldats, c’est vingt mille hommes, c’est vingt mille papas, vingt mille mamans, et combien d’enfants, dans le deuil.

Ils ne se sont pas sacrifiés, ils ont été sacrifiés.

Vous voulez faire une bonne activité pour commémorer l’armistice de 1918? Allez dans les écoles. Allez raconter comment la guerre c’est dégueulasse. Allez montrer des photos des amputés, des gazés, des blessés. Des champs de bataille jonchés de morts. Allez raconter le nationalisme est meurtrier, toxique, nuisible, criminel. Celui la même qui revient par la grosse porte. Combien de morts pour un drapeau?

Allez raconter comment les capitalistes se sont enrichis avec la guerre.

Comment ceux qui refusaient de servir de chair à canon ont été sommairement abattus après des parodies de procès.

Comment les petits soldats des colonies étaient placés en avant.

Comment la population était exsangue au pays.

Et surtout racontez comment d’humbles gens se sont battus contre la conscription. À Québec, on parle de 5 jours d’émeutes. Pour refuser le massacre.

Allez raconter ça.

Si on souhaitait vraiment commémorer l’Armistice, ce serait dans une grande marche populaire commençant à la Place Jacques-Cartier avec le plus grand bébé block que vous n’avez jamais vu. Une grande célébration de la vie.

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