Fragment d’argumentaire : Anticapitalisme et rapport de force

Fragment d’argumentaire : Anticapitalisme et rapport de force

La campagne RTCGratuit va bon train et les membres du comité sont en train de peaufiner l’argumentaire appuyant la gratuité du transport en commun. Dans les prochains jours, nous en publierons des extraits pour vous inviter, lectrices et lecteurs, à les commentercritiquer et à en débattre. Nous garantissons que tous vos commentaires seront pris en compte. Cette semaine, Nicolas nous parle de l’intérêt de cette campagne pour la gratuité du transport en commun dans une perspective anticapitaliste.

La gratuité du transport en commun est un objectif louable en soi, comme en fait foi tout le reste de notre argumentaire, mais quel en est l’intérêt stratégique, dans une perspective anticapitaliste?

Revendication à contre-courant

La gratuité du transport en commun est une revendication qui va à l’encontre de la logique dominante des politiques publiques (sauf peut-être, paradoxalement, en matière de… transport). La gratuité rompt avec la marchandisation, elle étend le domaine du service public au lieu de le restreindre. Revendiquer la gratuité permet aussi d’aborder des questions politiques et stratégiques plus larges.

Revendication intersectorielle

La gratuité du transport en commun est à la croisée des chemins, elle touche à la fois la question écologique, la question urbaine et la question sociale. C’est une revendication rouge-verte par excellence.

Revendication concrète

La gratuité des transport en commun est une revendication concrète qui touche directement des milliers de personnes. Ce n’est pas abstrait, la gratuité changerait concrètement quelque chose pour les gens.

Une autorité « compétente » claire

Contrairement à d’autres thèmes radicaux (la guerre, la mondialisation), dans le cas de la gratuité du transport en commun il y a une autorité compétente claire capable d’agir sur le dossier : la municipalité (avec ou sans l’aide financière des paliers de gouvernements supérieurs). C’est un élément essentiel pour établir un rapport de force.

Revendication polarisante

Le transport est une question polarisante à Québec. C’est quasiment devenu un élément de démarcation gauche / droite. La radio poubelle, en tout cas, s’en sert comme ça. On est soit de gauche et écolo, adepte de la marche, du vélo et du bus ou de droite et libertarien, adepte de la voiture, du 4×4 et de la moto. Sauf que, contrairement à plein d’autres dossiers où la droite populiste a le champ libre, dans ce cas-ci il y a une certaine résistance comme en fait foi l’épisode de la pétition « je rêve de prendre le bus » pendant la campagne électorale.

À contre-courant, intersectorielle, concrète, polarisante, c’est un mix rare. Il y a là un énorme potentiel fédérateur pour lancer un mouvement social sur une base anticapitaliste de masse.

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